aleksie • violents delights have violents ends -uc.

CHAPITRE UN

La vie a su me démontrer à maintes reprises à quel point elle était complexe et difficile à saisir. Rien n'est simple, les obstacles y étant nombreux. J'avais à peine huit ans lorsque j'ai compris combien elle était précieuse et surtout, à quelle vitesse elle pouvait être enlevée..

Je me souviens de cette nuit avec tant de clarté que s'en est déroutant. Il faisait si froid que les fenêtres étaient recouvertes d'une fine couche de glace. D'énormes flocons de neige tombaient du ciel, tapissant les rues, déjà glissantes, d'un duveteux manteau blanc. De plus, un épais brouillard avait commencé à s'installer lentement et la visibilité se voyait couper de moitié. Je somnolai sur l'épaule de mon frère, insouciante et exténuée. La voiture avançait avec prudence dans l'obscurité et mes parents semblaient tout aussi fatigués que nous. Ma mère avait pris place au volant, mon père étant trop épuisé pour conduire. Mes paupières s'alourdissaient au rythme des minutes qui passaient et je sombrai peu à peu dans un profond sommeil... Quand une autre voiture percuta la nôtre. Cette dernière fit plusieurs embardées avant de faire quelques tonneaux et de s'arrêtait net sur le flanc gauche. J'étais consciente quoique désorientée. J'essayai d'assimiler les derniers évènements, comprendre ce qui s'était produit, quand mon père se mit à hurler.
Je me rappelle m'avoir demandé pourquoi il pleurait, m'être appuyer sur mon coude pour mieux voir... Instantanément, ma vue s'était brouillée de larmes, et des sanglots secouait mon corps tout entier. La scène à laquelle j'avais eu droit me laissait sans voix; le visage de ma mère, couverts de de coupures et de sang, son corps inerte coincé dans l'étreinte de mon père qui le suppliait de revenir à elle, puis, j'aperçus l'énorme entaille qui avait provoqué l'hémorragie. Profonde, elle semblait coupable de ce qui arrivait à ma mère - bien qu'à ce moment je ne sus ce que c'était.

Puis, je fermai les yeux et sombrai.